Warwick Goble (22 November 1862 – 22 January 1943) was a British illustrator of children's books.
Karl Rudolf Gustav Mühlmeister (1876–1942/1945) war ein deutscher Maler und Illustrator.
Nun sollte sich bald die vorhin angedeutete Unvorsichtigkeit rächen: unsere Freunde hatten nämlich, was kaum zu glauben war, vergessen, das Seil auf der Nordseite, der Seite des Aufstiegs, fest zu verankern: es hing da lose hinab. Wie gesagt, hatte es sich auf dem Sattel zwischen zwei Felsen eingeklemmt und einer seiner Knoten hielt es dort an der engsten Stelle fest. Diese Verengung wurde jedoch bloß durch eine dünne vorspringende Felszacke gebildet, die bald absplitterte, als das volle Gewicht der vier Männer aus der Südseite des Seiles hing, ohne irgend ein Gegengewicht auf der Nordseite.
Das Seil gab nach. Die daran Hängenden kamen ins Gleiten. Das Seil rutschte über den Bergsattel, erst langsam, dann immer schneller, je weniger davon auf der anderen Seite als schwaches Gegengewicht herabhing. Münchhausens Last war natürlich bei dem Unfall das Ausschlaggebende.
»Ach was!« widersprach Münchhausen: »Ein hochbeiniges Walroß ist das: ich kenne es gut von meiner ersten Südpolarfahrt her. Da es jedoch nicht in der See haust, sondern auf dem Landeis, und sein Haupt etwas ungemein Löwenähnliches aufweist, nannten wir es Eislöwe, wonach man sich zu richten hat!« Obgleich die anderen nie recht an die sagenhafte Südpolexpedition des Spaßvogels glaubten, so nahmen sie doch den Namen an, denn der Kopf des Tieres sah wirklich dem eines Löwen in vergrößertem Maßstabe auffallend ähnlich, abgesehen von den walroßartigen Hauern. Im übrigen war es freilich ein Dickhäuter, der auf massigen Beinen einhertrabte, und auch sein dichter Pelz unterschied es wesentlich vom König der Tiere, doch das war ja für die Benennung belanglos, da man ja sogar eine Robbe »Seelöwe« heißt.
La malheureuse reine, qu’on menaçait sans cesse de divorce, d’exil et de jugement même, pâlit sous son rouge et ne put s’empêcher de dire :
— Mais pourquoi cette visite, sire ? Que me dira M. le chancelier que Votre Majesté ne puisse me dire elle-même ?
Anne d’Autriche fit un pas en arrière, si pâle qu’on eût dit qu’elle allait mourir, et, s’appuyant de la main gauche pour ne pas tomber, à une table qui se trouvait derrière elle, elle tira de la droite un papier de sa poitrine et le tendit au garde des sceaux.
Le cardinal prit la lettre et la lut avec la plus grande attention, puis, lorsqu’il fut arrivé au bout, il la relut une seconde fois.
Anne d’Autriche courut à son écrin. — Tiens, dit-elle, voici une bague d’un grand prix, à ce qu’on assure ; elle vient de mon frère le roi d’Espagne ; elle est à moi et j’en peux disposer. Prends cette bague et fais-en de l’argent, et que ton mari parte.
— Et savez-vous ce que c’est que l’État dont vous parlez ? dit Mme Bonacieux en haussant les épaules. Contentez-vous d’être un bourgeois sans finesse aucune, et tournez-vous du côté qui vous offre le plus d’avantages.
— Eh ! eh ! dit Bonacieux en frappant sur un sac à la panse arrondie et qui rendit un son argentin ; que dites-vous de ceci, Mme la prêcheuse ?
— D’où vient cet argent ?
— Vous ne devinez pas ?
— Ah ! mon Dieu ! murmura Mme Bonacieux, nous n’allons plus rien entendre.
— Au contraire, dit d’Artagnan, nous n’entendrons que mieux.
D’Artagnan enleva les trois ou quatre carreaux qui faisaient de sa chambre une autre oreille de Denys, étendit un tapis à terre, se mit à genoux, et fit signe à Mme Bonacieux de se pencher, comme il le faisait, vers l’ouverture.
Un hurlement terrible interrompit alors les réflexions de d’Artagnan et de Mme Bonacieux. C’était son mari, qui s’était aperçu de la disparition de son sac et qui criait au voleur.
En ce moment, Porthos entra.
— Pardieu, dit-il, voici une chose étrange : depuis quand, dans les mousquetaires, accorde-t-on aux gens des congés sans qu’ils les demandent ?
— Eh bien ! dit d’Artagnan, je décide que nous adoptions le plan d’Athos et que nous partions dans une demi-heure.
— Adopté ! reprirent en chœur les trois mousquetaires.
Et chacun, allongeant la main vers le sac, prit soixante-quinze pistoles et fit ses préparatifs pour partir à l’heure convenue.
Mais au moment où Mousqueton venait annoncer que les chevaux étaient prêts et où l’on se levait de table, l’étranger proposa à Porthos la santé du cardinal. Porthos répondit qu’il ne demandait pas mieux, si l’étranger à son tour voulait boire à la santé du roi. L’étranger s’écria qu’il ne connaissait d’autre roi que Son Éminence. Porthos l’appela ivrogne ; l’étranger tira son épée.
Alors chacun de ces hommes recula jusqu’au fossé et y prit un mousquet caché ; il en résulta que nos sept voyageurs furent littéralement passés par les armes. Aramis reçut une balle qui lui traversa l’épaule, et Mousqueton une autre balle qui se logea dans les parties charnues qui prolongent le bas des reins. Cependant Mousqueton seul tomba de cheval, non pas qu’il fût grièvement blessé, mais, comme il ne pouvait voir sa blessure, sans doute il crut être plus dangereusement blessé qu’il ne l’était.
Et l’on galopa encore pendant deux heures, quoique les chevaux fussent si fatigués, qu’il était à craindre qu’ils ne refusassent bientôt le service.
— Je suis pris, cria Athos de toutes les forces de ses poumons ; au large, d’Artagnan ! pique, pique ! Et il lâcha deux coups de pistolet.
— Et un pour moi ! Au dernier les bons ! s’écria d’Artagnan furieux en le clouant par terre d’un quatrième coup d’épée dans le ventre.
Cette fois, le gentilhomme ferma les yeux et s’évanouit.
Et il sauta avec Planchet dans le canot ; cinq minutes après, ils étaient à bord.
— Juste Ciel ! qu’ai-je lu ! s’écria le duc. Patrice, reste ici, ou plutôt rejoins le roi partout où il sera, et dis à Sa Majesté que je la supplie bien humblement de m’excuser, mais qu’une affaire de la plus haute importance me rappelle à Londres. Venez, monsieur, venez.
Les chevaux allaient comme le vent, et en quelques minutes ils furent aux portes de Londres. D’Artagnan avait cru qu’en arrivant dans la ville le duc allait ralentir l’allure du sien, mais il n’en fut pas ainsi ; il continua sa route à fond de train, s’inquiétant peu de renverser ceux qui étaient sur son chemin. En effet, en traversant la cité, deux ou trois accidents de ce genre arrivèrent ; mais Buckingham ne détourna pas même la tête pour regarder ce qu’étaient devenus ceux qu’il avait culbutés. D’Artagnan le suivait au milieu des cris qui ressemblaient fort à des malédictions.
— Qu’y a-t-il ? demanda d’Artagnan avec inquiétude, et que vous arrive-t-il, milord ?
— Il y a que tout est perdu, s’écria Buckingham en devenant pâle comme un trépassé ; deux de ces ferrets manquent, il n’y en a plus que dix.
— Tenez, lui dit-il, voici les ferrets de diamants que vous êtes venu chercher, et soyez mon témoin que tout ce que la puissance humaine pouvait faire, je l’ai fait.
À trois heures arrivèrent deux compagnies des gardes, l’une française, l’autre suisse. La compagnie des gardes françaises était composée moitié des hommes de M. Duhallier, moitié des hommes de M. des Essarts.
— Et vous avez eu tort, madame ! si je vous ai fait ce cadeau, c’est pour que vous vous en pariez. Je vous dis que vous avez eu tort.
Et la voix du roi était tremblante de colère ; chacun regardait et écoutait avec étonnement, ne comprenant rien à ce qui se passait.
Enfin, tout à coup une main et un bras adorables de forme et de blancheur passèrent à travers la tapisserie : d’Artagnan comprit que c’était sa récompense, il se jeta à genoux, saisit cette main, y appuya respectueusement ses lèvres, puis cette main se retira, laissant dans les siennes un objet qu’il reconnut pour être une bague ; aussitôt la porte se referma, et d’Artagnan se retrouva dans la plus complète obscurité.
Un léger nuage passa sur le front de Bonacieux, mais si léger que d’Artagnan ne s’en aperçut pas.
— Eh bien, allez chez le premier orfèvre venu et vendez-lui ce diamant pour ce qu’il vous en donnera ; si juif qu’il soit, vous en trouverez toujours bien huit cents pistoles. Les pistoles n’ont pas de nom, jeune homme, et cette bague en a un terrible, et qui peut trahir celui qui la porte.
— Vendre cette bague ! une bague qui me vient de ma souveraine ! jamais ! dit d’Artagnan.
— Alors tournez-en le chaton en dedans, pauvre fou, car on sait qu’un cadet de Gascogne ne trouve pas de pareils bijoux dans l’écrin de sa mère.
— Monsieur ne renonce donc pas à sa promenade de ce soir ?
— Bien au contraire, Planchet ; plus j’en voudrai à M. Bonacieux, et plus j’irai au rendez-vous que m’a donné cette lettre qui t’inquiète tant.
L’arbre était facile à escalader. D’ailleurs d’Artagnan avait vingt ans à peine et par conséquent se souvenait de son métier de collégien. En un instant il fut au milieu des branches, et par les vitres transparentes ses yeux plongèrent dans l’intérieur du pavillon.
Les trois hommes avaient fait avancer la voiture sans aucun bruit ; ils en tirèrent un petit homme, gros, court, grisonnant, mesquinement vêtu de couleur sombre, lequel monta avec précaution à l’échelle, regarda sournoisement dans l’intérieur de la chambre, redescendit à pas de loup et murmura à voix basse :
— C’est elle !
Bonacieux devint pâle comme la mort et grimaça un sourire.
— Ah ! ah ! dit Bonacieux, vous êtes un plaisant compagnon. Mais où diable avez-vous été courir cette nuit, mon jeune maître ? il paraît qu’il ne faisait pas bon dans les chemins de traverse.
D’Artagnan baissa les yeux vers ses bottes toutes couvertes de boue ; mais dans ce mouvement ses regards se portèrent en même temps sur les souliers et les bas du mercier ; on eût dit qu’on les avait trempés dans le même bourbier ; les uns et les autres étaient maculés de taches absolument pareilles. Alors une idée subite traversa l’esprit de d’Artagnan. Ce petit homme gros, court, grisonnant, cette espèce de laquais, vêtu d’un habit sombre, traité sans considération par les gens d’épée qui composaient l’escorte, c’était Bonacieux lui-même. Le mari avait présidé à l’enlèvement de sa femme.
À la vue de son ami, Porthos jeta un grand cri de joie, et Mousqueton, se levant respectueusement, lui céda la place et s’en alla donner un coup d’œil aux deux casseroles, dont il paraissait avoir l’inspection particulière.
— Ah ! pardieu ! c’est vous, dit Porthos à d’Artagnan, soyez le bien-venu, et excusez-moi si je ne vais pas au-devant de vous. Mais, ajouta-t-il en regardant d’Artagnan avec une certaine inquiétude, vous savez ce qui m’est arrivé ?
— Admirable sujet ! s’écria le jésuite.
— Admirable et dogmatique ! répéta le curé qui, de la force de d’Artagnan à peu près sur le latin, surveillait soigneusement le jésuite pour emboîter le pas avec lui et répéter ses paroles comme un écho.
Quant à d’Artagnan, il demeura parfaitement indifférent à l’enthousiasme des deux hommes noirs.
Un soir que je me rendais, selon mon habitude, dans une maison que je fréquentais avec plaisir – on est jeune que voulez-vous, on est faible, – un officier qui me voyait d’un œil jaloux lire les vies des saints à la maîtresse de la maison, entra tout à coup et sans être annoncé. Justement, ce soir-là, j’avais traduit un épisode de Judith, et je venais de communiquer mes vers à la dame, qui me faisait toutes sortes de compliments, et, penchée sur mon épaule, les relisait avec moi. La pose, qui était quelque peu abandonnée, je l’avoue, blessa cet officier ; il ne dit rien, mais lorsque je sortis, il sortit derrière moi, et me rejoignant :
— Monsieur l’abbé, dit-il, aimez-vous les coups de canne ?
Bazin, qui regardait son maître et qui ne comprenait rien à ce changement, laissa mélancoliquement glisser l’omelette dans les épinards, et les épinards sur le parquet.
— Voilà le moment de consacrer votre existence au Roi des rois, dit d’Artagnan, si vous tenez à lui faire une politesse, Non inutile desiderium in oblatione.
— Allez-vous-en au diable avec votre latin ! Mon cher d’Artagnan, buvons, morbleu, buvons, et racontez-moi un peu ce qu’on fait là-bas ?
D’Artagnan, muet de colère et d’inquiétude, s’assit, menaçant comme un juge. Planchet s’adossa fièrement à son fauteuil.
— Voici l’histoire, monseigneur, reprit l’hôte tout tremblant, car je vous reconnais à cette heure ; c’est vous qui êtes parti quand j’eus ce malheureux démêlé avec ce gentilhomme dont vous parlez.
Les gentilshommes avaient mis l’épée à la main ; mais ils se trouvaient pris entre deux feux ; ils hésitèrent un instant encore ; cependant comme la première fois l’orgueil l’emporta, et un second coup de pied fit craquer la porte dans toute sa hauteur.
— Range-toi, d’Artagnan, range-toi, cria Athos, range-toi, je vais tirer.
— Le comte était un grand seigneur, il avait sur ses terres droit de justice basse et haute, il acheva de déchirer les habits de la comtesse, il lui lia les mains derrière le dos et la pendit à un arbre.
L’Anglais, triomphant, ne se donna même la peine de rouler les dés, il les jeta sur la table sans regarder, tant il était sûr de la victoire. D’Artagnan s’était détourné pour cacher sa mauvaise humeur.
— Savez-vous ce que nous mangeons ici ? dit Athos, au bout de dix minutes.
— Pardieu ! répondit d’Artagnan, moi je mange du veau piqué aux cardons et à la moelle.
— Et moi des filets d’agneau, dit Porthos.
— Et moi un blanc de volaille, dit Aramis.
— Vous vous trompez tous, messieurs, répondit Athos ; vous mangez du cheval.
Ce que voyant Porthos, il retroussa de nouveau sa moustache, allongea une seconde fois sa royale, et se mit à faire des signaux à une belle dame qui était près du chœur, et qui non seulement était une belle dame, mais encore une grande dame sans doute, car elle avait derrière elle un négrillon qui avait apporté le coussin sur lequel elle était agenouillée, et une suivante qui tenait le sac armorié dans lequel on renfermait le livre où elle disait sa messe.
Lorsque la dame au coussin rouge fut près de Porthos, Porthos tira sa main toute ruisselante du bénitier ; la belle dévote toucha de sa main effilée la grosse main de Porthos, fit en souriant le signe de la croix et sortit de l’église.
— Tenez, madame, dit Porthos, ne parlons plus de tout cela, je vous en prie. Vous m’avez méconnu ; toute sympathie est éteinte entre nous.
— Ingrat que vous êtes !
La femme de chambre s’approcha de Planchet, qu’elle prit pour Lubin, et lui tendant un petit billet :
— Pour votre maître, dit-elle.
— Pour mon maître ? reprit Planchet étonné.
— Oui, et très pressé. Prenez donc vite.
Là-dessus elle s’enfuit vers le carrosse, retourné à l’avance du côté par lequel il était venu ; elle s’élança sur le marchepied, et le carrosse repartit.
D’Artagnan pensa que c’était le moment d’intervenir ; il s’approcha de l’autre portière, et se découvrant respectueusement :
— Madame, dit-il, me permettez-vous de vous offrir mes services ? Il me semble que ce cavalier vous a mise en colère. Dites un mot, madame, et je me charge de le punir de son manque de courtoisie.
— Eh bien ! mon digne gentilhomme, reprit d’Artagnan choisissez la plus longue et venez me la montrer ce soir.
— Où cela, s’il vous plaît ?
— Derrière le Luxembourg, c’est un charmant quartier pour les promenades dans le genre de celle que je vous propose.
Porthos tira son épée hors du fourreau et se mit à espadonner contre le mur en se reculant de temps en temps et en faisant des pliés comme un danseur. Aramis, qui travaillait toujours à son poème, s’enferma dans le cabinet d’Athos et pria qu’on ne le dérangeât plus qu’au moment de dégaîner.
FIN DU PREMIER TOME