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Freitag, 16. September 2022

HISTOIRE DE GIL BLAS DE SANTILLANE PAR LE SAGE, VIGNETTES PAR JEAN GIGOUX, LIVRE PREMIER

 Jean Gigoux, né Jean François Gigoux le à Besançon et mort à Paris le , est un peintre, dessinateur, lithographe, illustrateur et collectionneur d'art français. 

Jean Gigoux est né dans une maison située sur l'actuelle place Jean Gigoux à Besançon. Son père, Claude Étienne Gigoux (parfois orthographié Gigout) est maréchal ferrant. Originaire de Seveux (Haute-Saône), il a épousé à Besançon le 20 frimaire de l'an V () Jeanne Françoise Lamarche, elle aussi originaire de Haute-Saône. Trois filles naissent de leur union avant la naissance de Jean et de sa sœur jumelle Élise, le 1. Jean Gigoux étudie à l'École des beaux-arts de Besançon, puis à l'École des beaux-arts de Paris en 1828.

En 1833, il collabore au Magasin pittoresque. En 1835, il illustre de 850 gravures sur bois le Gil Blas de Lesage, ce qui lui vaut une grande notoriété.


Jean Gigoux (1880); portrait by Léon Bonnat





Chapitre 1

 

 
 

 

...j'aurois couru risque d'être assez mal élevé , si je n'eusse eu dans la ville un oncle chanoine, ll se nommoit Gil Perez. I1 étoit frère ainé de ma mère, et mon parrain. Représentez-vous un petit homme haut de trois pieds et demi, cxtraordinairement gros, avec une tète enfoncée entre les deux épaules; voilà mon oncle. Au reste c'étoit un ecclésiastique qui ne songeoit qua bien vivre, c'est-à-dire qu'à faire bonne chère; et sa prébende, qui n'émit pas mauvaise, lui en fournissoit les moyens. Il me prit chez lui dès mon enfance, et se chargea de mon éducation. 

Da all' ihr Hab und Gut in ihrem Lohne bestand, so würd' es mit meiner Erziehung gar mißlich ausgesehen haben, hätt' ich nicht in eben der Stadt einen Oheim gehabt. Er war der älteste Bruder meiner Mutter und mein Pate, ein ehrlicher Canonicus, namens Gil Perez. Stellen Sie sich, meine lieben Leser, ein Männchen vor, dreieinhalb Fuss hoch, mit einem Bacchuswanste und tief zwischen den Schultern liegendem Kopfe, so haben Sie meinen Oheim. Uebrigens war es ein Geistlicher von gewöhnlichem Schrote, das heißt, ein Mann, der mehr für seinen Bauch sorgt, als für seinen Kopf und für seine geistliche Herde. Die Mittel dazu lieferte ihm seine Pfründe, die nicht zu den schlechtesten gehörte. Er nahm mich als ein Kind zu sich, um mich zu erziehen;...

 

 

 


Avant mon départ, j'allai embrasser mon père et ma mère qui ne m'épargnèrent pas les remontrances. Ils m'exhortèrent à prier Dieu pour mon oncle, à vivre en honnête homme, à ne me point engager dans de mauvaises affaires , et sur toutes choses à ne pas prendre le bien d'autrui. Après qu'ils m'eurent très-longtemps harangué, ils me firent présent de leur bénédiction. qui étoit le seul bien que j'attendois d'eux. Aussitôt je montai sur ma mule et sortis de la ville.

Vor meiner Abreise  nahm ich noch Abschied von Vater und Mutter, die es an Ermahnungen nicht fehlen liessen. Sie schärften mir ein, für meinen Oheim zu beten, einen rechtschaffenen Lebenswandel zu führen, mich nicht in schlimme Händel einzulassen und mich  vor allen Dingen nicht an fremden Gut zu vergreifen. Nachdem sie lange genug auf mich eingeredet hatten, schenkten sie mir das einzige, was ich von ihnen erwarten konnte: ihren Segen. Alsdann bestieg ich rasch  mein Maultier und zog zur Stadt hinaus.

 

Chapitre 2



 Je tournai aussitôt les yeux du côté d'où partoit la voix ; je vis au pied d'un buisson , à vingt
ou trente pas de moi , une espèce de soldat qui , sur deux bâtons croisés appuyoit le bout d'une escopette qui me parut plus longue qu'une pique, et avec laquelle il me couchoit en joue. A cette vue , qui me fit trembler pour le bien de l'Église, je m'arrêtai tout court , je serrai promptement mes ducats, je tirai quelques réaux , et , m'approchant du chapeau disposé à recevoir la charité des fidèles effrayés,  je les jetai dedans, l'un après l'autre , pour montrer au soldat que j'en sois noblement. Il fut satisfait de ma générosité...

Ich wandte meine Augen nach der Seite, von wo die Stimme herscholl, und entdeckte am Fusse eines Buschs, zwanzig bis dreissig Schritte von mir entfernt, eine Art Soldaten. Er hatte auf zwei kreuzweise zusammengebundenen Stecken den Lauf eines Stutzens aufgelegt, der mir länger vorkam als eine Pike, und schlug damit auf mich an. In diesem Augenblick, der mich für das Gut der Kirche bangen liess, machte ich jählings halt. Rasch steckte ich meine Dukaten in die Tasche, zog ein paar Realen heraus, ritt zu dem Hut heran, der zum Empfang der milden Gaben der erschreckten Gläubigen bereit lag, und liess einen nach dem andern hineinfallen, um dem Krieger zu zeigen, dass ich mich nicht lumpen lasse. Er war befriedigt von meiner Grossmut....

Il s'approcha de moi d'un air empressé: " Seigneur écolier, me dit-il, je viens d'apprendre que vous êtes le seigneur Gil Blas de Santillane , l'ornement d'Oviédo , et le flambeau de la philosophie. Est-il bien possible que vous soyez ce savantissime, ce bel-esprit dont la réputation est si grande en ce pays-ci? Vous ne savez pas, continua-t-il en s'adressant à l'hôte et à l'hôtesse, vous ne savez pas ce que vous possédez : vous avez un trésor dans votre maison . ...

Er kam sehr geschäftig näher und redete mich wie folgt an: "Senor Studiosus, soeben erfahre ich, dass Ihr der der Senior Gil Blas von Santillana  seid, die Zierde Oviedos und die Leuchte der Philosophie. Ist's möglich, dass Ihr dieswer hochgelehrte Mann, dieser weltberühmte Schöngeist seid, dessen Ruhm im ganzen Lande so gross ist?  Ihr wisst nicht ", fuhr er zu den Wirtsleuten gewandt  fort. "ihr wisst nicht , was ihr besitzt: ihr habt einen Schatz in eurem Haus......



Chapitre 3

Ils crièrent : "Qui va là? » et comme ma suiprise ne me permit pas de répondre sur-le champ, ils s' approchèrent de moi, et, me mettant chacun le pistolet sur la gorge, ils me sommèrent de leur apprendre qui j'étois , d où je venois, ce que je voulois aller faire dans cette forêt , et surtout de ne leur rien déguiser.

Sie riefen: "Wer da?" und als ich vor Schrecken nicht gleich antworten konnte, kamen sie auf mich zu, setzten mir ihre Pistolen auf die Brust und forderten mich auf, ihnen zu sagen, wer ich sei, woher ich komme und was in diesem Walde zu schaffen habe; und ich solle ihnen ja nichts verscheigen.



Chapitre 4

 

 
 
Hauptmann Rolando


« Tenez, dame Lécnarde , dit un des cavaliers en me présentant à ce bel ange de ténèbres, voici un jeune garçon que nous vous amenons. »

"Hier, Dona Leonarda", sagte einer der Reiter und stellte mich dem holden Engel der Finsternis vor, "hier haben wir Euch einen jungen Burschen mitgebracht."


Chapitre 5


Un grand plat de rôt, servi peu de temps après les ragoûts, vint achever de rassasier les voleurs , qui , buvant à proportion qu'ils mangeoient , furent bientôt de belle humeur, et firent un beau bruit.
 
....und da sie ebensoviel tranken, wie sie assen, wurden sie bald guter Dinge und machten einen gewaltigen Lärm.


Chapitre 6


...et me jetai sur le grabat, moins pour prendre du repos que pour me livrer tout entier à mes réflexions. « O ciel ! dis-je , est-il une destinée aussi affreuse que la mienne! On veut que je renonce a la vue du soleil, et, comme si ce n'étoit pas assez d'être enterré tout vif à dix-huit ans , il faut encore que je sois réduit à servir des voleurs à passer le jour avec des brigands et la nuit avec des morts ! »

...und warf mich auf das Bettgestell, weniger um auszuruhen, als um mich ganz meinen Gedanken hinzugeben. Mein Gott! sagte ich mir, kann es ein grässlicheres Schicksal geben als das meine? Ich soll dem Lichte der Sonne entsagen, und als wäre es noch nicht genug, mit achtzehn Jahren lebendig begraben zu sein, muss ich auch noch Räubern aufwarten und meinen Tag unter Spitzbuben, die Nacht aber unter Toten verbringen!


Chapitre 7



Chapitre 8


Gegen Tagesanbruch verliessen wir eines Septembermorgens die Höhle. Ich war wie die anderen Räuber mit einem Karabiner, zwei Pistolen, einem Degen und einem Hirschfänger bewaffnet und ritt ein leidlich gutes Pferd...
Ce fut sur la fin d'une nuit du mois de septembre que je sortis du souterrain avec les voleurs. J'étois armé, comme eux, d'une carabine, de deux pistolets, d'une épée et d'une baïonnette, et je montois un assez bon cheval,...

...et le capitaine me dit : « Ma foi, Gil Blas , je te conseille, en ami , de ne plus te jouer aux moines. Ce sont des gens trop fins et trop rusés pour toi. »
 
...und zu guter Letzt sagte der Hauptmann: "Meiner Seel, Gil Blas, ich rate dir als guter Freund: lass dich nicht wieder mit Pfaffen ein. Diese Leute sind zu schlau und zu gerieben für dich."

Chapitre 9


Je ne ferai point le détail de l'action. Quoique présent , je ne voyois rien, et ma peur, en me troublant l'imagination, me cachait l'horreur du spectacle même qui m'effrayoit.

Ich will nicht näher auf das Scharmüzel eingehen. Obwohl ich daran beteiligt war, sah ich nichts davon, und die Furcht, die meine Einbildungskraft verwirrte, entzog mir auch das grässliche schauspiel, vor dem ich mich entsetzte.


Puis, laissant sur le grand chemin le carrosse et les morts dépouillés, nous emmenâmes avec nous la dame, les mules et les chevaux.
 
Sodann wurde die Dame, die immer noch ohnmächtig war, aus dem Wagen gehoben....

Chapitre 10



J'allumai de la bougie, et j'allai avec l'inconnue à la chambre où étoient les espèces d'or et d'argent. 

Nun zündete ich eine Wachskerze an und ging mit der Unbekannten in das Zimmer, wo das Gold und das Silber lagen.
 

...je conduisis la dame à une chambre, où nous commençâmes à nous entretenir; ce que nous n'avions pu faire en chemin, parce que nous étions venus trop vite.
 
....führte ich einstweilen die Dame in ein Zimmer, wo wir miteinander zu reden anfingen; denn das war unterwegs bei dem scharfen Ritt nicht möglich gewesen.



Chapitre 11




Chapitre 12


Ils nen demeurèrent pas là ;leurs mains avides et infatigables me |parcoururent depuis la tète jusqu'aux pieds, ils me tournèrent de toute côtés.
Nicht genug damit: ihre gierigen, emsigen Hände durchsuchten mich auch noch von Kopf bis Fuss und zogen mich nackt aus.



Chapitre 13


« A vous une chambre ! me dit l'hôtesse en me lançant un regard où le mépris étoit peint. Je n'ai point de chambres pour les gens qui font leur souper d'un morceau de fromage...
 
"Was! Ihr wollt ein Zimmer?" sagte die Wirtin mit einem Blick voll Verachtung. "Ich habe kein Zimmer für Leute, deren Nachtmahl aus einem Stück Käse besteht.....




Chapitre 14




Don Ambrosio n'avoit pas un faux pressentiment de sa mort; il mourut dès le lendemain, et je demeurai maîtresse du bien considérable dont il m'avoit avantagée en m'épousant.
 
Don Ambrosios Ahnung hatte ihn nicht getrogen. Er starb am folgenden Tag, und ich blieb im Besitz seines beträchtlichen Vermögens, das er mir schon bei unserer Vermählung vermacht hatte.
 


Chapitre 15


Mais ils m'en firent essayer un qui sembloit avoir été fait exprès pour ma taille, et qui m'éblouit, quoiqu'il fût un peu passé.
 
Doch endlich probierten sie mir eines an, das mir wie angegossen passte und, obschon es ein wenig abgetragen war, mir in die Augen stach.

Ensuite je satisfis mon hôte, et le jour suivant je partis de Burgos avant
l'aurore pour aller à Madrid
 
....und verliess anderntags noch vor Sonnenaufgang Burgos, um nach Madrid zu reisen.

Chapitre 16


Vous viendrez, s'il vous plait, dès ce moment, loger chez moi; vous y serez plus
commodément qu'ici. 

"...Habt die Güte, sogleich in meine Wohnung zu ziehen. Ihr werdet Euch dort weit behaglicher fühlen als hier."


Elle me prit la main, et, regardant ma bague : « Vous avez là, dit-elle, un diamant assez joli, mais il est bien petit. Vous connoissez-vous en pierreries? » Je répondis que non.
 
Sie fasste mich bei der Hand, betrachtete meinen Ring und sagte. "Ihr habt da einen recht hübschen Diamanten, nur ist er ziemlich klein. Versteht Ihr Euch auf Edelsteine?"




Chapitre 17


Nous entrâmes dans une petite maison, où nous trouvâmes un homme de cinquante ans, qui écrivoit sur une table.Nous le saluâmes, assez respectueusement même; mais, soit qu'il fût fiere de son naturel, soit que, n'ayant coutume de voir que des laquais et des cochers, il eût pris l'habitude de reçevoir son monde cavalièrement, il ne se leva point; il se contenta de nous faire une légère inclination de tête.
 
Wir betraten ein kleines Haus, wo wir einen Mann, von etwas über fünfzig Jahren trafen, der an einem Tische schrieb.  Wir grüssten ihn, sogar ehrerbietig;  er aber, sei es nun, dass er von Haus aus stolz war oder dass er sich, weil sein gewöhnliches Publikum aus Lakaien und Kutschern bestand, überhaupt angewöhnt hatte, mit seinen Besuchern wenig Umstände zu machen, erwiderte unser Kompliment nur mit einem leichte Kopfnicken und stand nicht einmal auf.
D'ailleurs le chanoine est un homme infirme, un vieux goutteux, qui fera bientôt son testament.
 
Dazu kommt, dass der Domherr kränklich ist, ein hochbetagter gichtiger Herr, der demnächst sein Testament machen wird.



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