Montag, 2. Januar 2023

HISTOIRE DE L'INTRÉPIDE CAPITAINE CASTAGNETTE illustrée par GUSTAVE DORÉ, II

 

Le cosaque tordit tant soit peu le cou à notre héros.


Le cosaque remonta alors à cheval et s'éloigna au galop, laissant le malheureux officier, plus mutilé que jamais, enseveli sous les cadavres de ceux qui s'étaient battus pour le dévisager.


Il regarda autour de lui, et, en se rappelant l'horrible situation dans laquelle il se trouvait, il
regretta de n'être pas mort.


Il prit les vêtements les plus chauds des cosaques morts près de lui, et, sa toilette terminée, il avait tout à fait l'air d'un kalmouck. Deux chevaux étaient restés près des cadavres de leurs maîtres, il en prit un pour son usage et tua l'autre pour son repas.


... et il lui offrit de faire la route avec lui. L'offre fut acceptée et tous deux se mirent en chemin.

 


Castagnette ralentit un peu l'allure de son cheval, et, se trouvant à trois pas en arrière de son compagnon de voyage, il prit une hache qu'il avait trouvée pendue à l'arçon de sa selle, et vlan !... d'un seul coup il fendit le crâne du cosaque. Le malheureux tomba le nez sur le cou de sa monture, puis par terre.



On ne reçoit pas une bombe dans le dos sans horriblement souffrir; aussi Castagnette jetait-il les hauts cris. Ney, qui a apprécié le courage du brave mutilé, s'approche de lui.



Avant de s'y rendre, Castagnette voulut voir l'ennemi et monta sur les remparts.


Le commissaire fut introduit.  "Puis-je savoir, monsieur, ce qui vous amène, ainsi armés,
sous les murs de Viucennes?


Il y a sans doute erreur, interrompit Daumesnil, et vous me donnez une pièce pour une autre ; celle-ci ne me concerne pas. Cet ordre est signé : Alexandre et Frédéric-Guillaume, et je ne connais pas d'autre maître que l'empereur Napoléon Ier.


" Allons, allons, voilà le moment venu; il s'agit de bien faire les choses. Tâchons d'amuser
ces enfants pour laisser à la foule le temps d'entrer.
a Que voulez-vous ? » cria le capitaine par le trou de la serrure.


En entendant cette voix qui leur indiquait que la porte était gardée, quelques badauds commencèrent à
réfléchir, et remontèrent l'escalier avec plus d'empressement encore qu'ils ne l'avaient descendu. « Nous venons au nom du Gouvernement pour nous emparer des poudres...


Castagnette s'enfonça dans la poudre jusqu'au menton; sa pipe, qu'il tenait entre les dents, projetait à chaque bouffée des lueurs étranges sur son masque d'argent couvert de pierreries; chaque aspiration, en ranimant le foyer de cette terrible pipe, faisait briller, comme une apparition de l'autre monde, cette tête
de métal qui rentrait aussitôt dans l'obscurité.
A cette vue, les plus braves sentirent leurs jambes trembler et leur langue se glacer.



Qu'est-ce que tu fais là ? — Je prends un bain de poudre pour ma santé. Quand vous êtes venu, j'allais le réchauffer en y laissant tomber ma pipe. — Pas de bêtise!... Tiens-la bien, au contraire. Lève-toi avec précaution et suis-moi. — Je suis bien fâché de vous désobéir, mon général, mais cela m'est impossible, vu que j'ai les deux jambes cassées. 


Il s'arrêta devant un rhinocéros.



Une promenade qu'il fit au Jardin des Plantes lui en fournit les moyens.


Lorsqu'il fut ainsi équipé, Castagnette alla trouver son ancienne connaissance de Kowno,
le maréchal Ney, et lui demanda la permission de le suivre en amateur.

L'animal fit un bond qui désarçonna Wellington.


Castagnette ne revit plus Napoléon.


Tout à coup, une effroyable explosion se fit entendre;... le feu venait de faire éclater la bombe que le brave vétéran avait depuis tant d'années dans le dos. Ce bruit le réveilla, mais trop tard. Ses membres étaient réduits  en poussière impalplable...


FIN


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