Donnerstag, 28. November 2019

Guy de Maupassant: UNE VIE, Illustrations de Auguste Leroux, 2. Teil



VIII
Rosalie avait quitté la maison...
Rosalie hatte das Haus verlassen...
 — Oh! quand vous serez guérie, nous galoperons tous les trois par le pays. Ce sera délicieux; voulez-vous?
– O, wenn Sie wieder gesund sind, machen wir alle drei Ausflüge zu Pferde. Das wird reizend, wollen Sie?

Elle fut jalouse de la nourrice, et quand le petit être assoiffé tendait les bras vers le gros sein aux veines bleuâtres, et prenait entre ses lèvres goulues le bouton de chair brune et plissée, elle regardait, pâlie, tremblante, la forte et calme paysanne, avec un désir de lui arracher son fils, et de frapper, de déchirer de l'ongle cette poitrine qu'il buvait avidement.
Sie war eifersüchtig auf die Amme, und wenn das kleine dürftige Wesen seine Arme ausstreckte und nach der Brust verlangte, blickte sie, bleich geworden, zitternd die kräftige ruhige Bäuerin an, mit dem Wunsche, ihr den Sohn wegzureißen und diese Brust, an der er gierig trank, zu schlagen und mit den Nägeln zu zerfleischen.

Il avait ôté sa casquette en les apercevant, et il s'avançait en saluant, avec des mines embarrassées. Dès qu'il fut assez près pour se faire entendre, il bredouilla:
— Votre serviteur, monsieur le baron, madame et la compagnie. Puis, comme on ne lui parlait pas, il annonça: — C'est moi que je suis Désiré Lecoq.
Als er sie sah, nahm er seine Mütze ab und trat, mit verlegener Miene grüßend, näher, und wie er nahe genug war, um verstanden zu werden, stotterte er: – Gut'n Dag ooch Herr Baron und meine Herrschaften! Als aber niemand mit ihm sprach, stellte er sich vor: – Ich bin nämlich der Désiré Lecoq!


Jeanne les vit repartir sans une tristesse trop profonde, Paul étant devenu pour elle une source inépuisable de bonheur.
Ohne zu große Traurigkeit sah sie Jeanne abreisen, denn Paul war für sie eine unerschöpfliche Quelle des Glückes geworden.

 IX

Jeanne étant tout à fait remise de ses couches, on se résolut à aller rendre leur visite aux Fourville et à se présenter aussi chez le marquis de Coutelier. Julien venait d'acheter, dans une vente publique, une nouvelle voiture, un phaéton ne demandant qu'un cheval, afin de pouvoir sortir deux fois par mois.
Als Jeanne sich nach dem Wochenbett wieder ganz erholt hatte, beschloß man den Besuch der Fourvilles zu erwidern und auch zum Marquis Coutelier zu gehen. Julien hatte eben auf einer Auktion einen neuen Wagen erstanden, ein Phaeton, zu dem nur ein Pferd notwendig war; so daß er nun zweimal monatlich fahren konnte.


...et il monta dans sa barque avec un valet portant un épervier et une torche allumée.
...und er stieg mit einem Diener, der ein Fischnetz und eine brennende Fackel trug, ins Boot.


Alors, comme par défi, dans un de ces énervements de femme que rien n'arrête, elle frappa brutalement de sa cravache, entre les deux oreilles, la bête qui se dressa, furieuse, battit l'air de ses jambes de devant, et, retombant, s'élança d'un bond formidable et détala par la plaine, de toute la vigueur de ses jarrets.
Sie schlug in einem Augenblick jener weiblichen Nervosität, die nichts beruhigen kann, auf rohe Weise mit ihrer Reitpeitsche das Tier zwischen die Ohren, sodaß es stieg, wütend mit den Vorderbeinen in der Luft herumfuchtelte, dann wieder fußte, mit einem mächtigen Satze davon flog und über die ganze Ebene hin in rasendem Laufe abging.

  ...elle passa toute sa soirée à leur écrire, pour hâter leur arrivée.
Sie brachte den ganzen Abend damit zu, ihnen zu schreiben, damit sie nur schneller kommen sollten.


...elle vit sa mère étendue par terre, la tête soutenue par deux oreillers. La figure était toute noire, les yeux fermés, et sa poitrine, qui depuis vingt ans haletait, ne bougeait plus.
...und sie sah die Mutter am Boden liegen, zwei Kissen unter dem Kopf. Ihr Gesicht war ganz schwarz, die Augen hatte sie geschlossen und die Brust, die seit zwanzig Jahren nach Luft rang, bewegte sich nicht mehr.

Et elle s'abattit sur les genoux dans une crise horrible de désespoir; et, les mains crispées sur la toile qu'elle tordait, la bouche collée sur le lit, elle cria d'une voix déchirante, étouffée dans les draps et les couvertures: — Oh! maman, ma pauvre maman, maman! 

Und sie fiel in furchtbarer Verzweiflung auf die Kniee, die Hände krampften sich in das Betttuch, sie legte den Mund auf das Bett und rief mit herzzerreißender Summe, erstickt in die Decken hinein:
– Ach Mama! Meine arme Mama! Mama!

Et soudain, la tête éperdue, elle rejeta d'une secousse ces papiers infâmes, comme elle eût rejeté quelque bête venimeuse montée sur elle.
Und da warf sie, außer sich, mit einem Stoß jene ekelhaften Papiere von sich, als ob sie ein giftiges Tier abgeschüttelt hätte. 

Gilberte arriva la première et se jeta, en sanglotant, sur le coeur de son amie.
Gilberta erschien zuerst und warf sich schluchzend ihrer Freundin an die Brust.

Tante Lison et la comtesse Gilberte restèrent seules auprès de Jeanne pendant que s'accomplissait la cérémonie funèbre.
Tante Lison und Gräfin Gilberte blieben bei Jeanne, wahrend die Handlung vor sich ging.

 X

Les jours furent bien tristes qui suivirent, ces jours mornes dans une maison qui semble vide par l'absence de l'être familier disparu pour toujours, ces jours criblés de souffrance à chaque rencontre de tout objet que maniait incessamment la morte. 
Die folgenden Tage waren sehr traurig, jene öden Tage in einem Hause, das leer zu sein scheint durch die Abwesenheit eines Familien-Mitgliedes, das für immer verschwunden ist, jene Tage, in denen immerfort das Leid wiederkehrt, wo es wieder ausbricht beim Anblick jedes Gegenstandes, dessen sich der Tote bedient.

Elle arriva comme il lisait son bréviaire dans son petit jardin planté d'arbres fruitiers.
Als sie kam, las er gerade in seinem kleinen Obstgarten sein Brevier.


Alors, travaillée de plus en plus par son désir acharné, poussée à bout, prête à tout braver, à tout oser, elle retourna chez l'abbé Picot.
Il achevait son déjeuner; il était fort rouge, ayant toujours des palpitations après ses repas. Dès qu'il la vit entrer, il s'écria: «Eh bien?» désireux de savoir le résultat de ses négociations.
Doch ihr verzweifelter Wunsch ließ sie nicht in Ruhe, und, bereit alles zu wagen, alles zu versuchen, kehrte sie zum Pfarrer Picot zurück.
Er war eben beim Frühstück, aß und war dunkelrot, denn nach der Mahlzeit hatte er immer Herzklopfen. Sobald er sie eintreten sah, rief er: – Nun?


 Bientôt il épia les amoureux pour empêcher leurs rencontres, comme fait un garde poursuivant les braconniers. Il les chassait le long des fossés, derrière les granges, par les soirs de lune, et dans les touffes de joncs marins sur le versant des petites côtes.
Bald belauschte er die Liebespaare, um zu verhindern, daß sie sich träfen, wie ein Wildhüter dem Wilddieb nachschleicht. Er jagte sie längs der Gräben hinter den Scheunen auf, an Mondscheinabenden, und in den Büscheln des Seegrases an den Hängen der Hügel. Einmal traf er ein Paar, das sich, als er sich näherte, nicht losließ, sie hielten sich umschlungen und gingen unter Küssen in einem steinigen Hohlweg hin.

C'est un devoir pénible que je vais accomplir, madame la comtesse, mais je ne puis faire autrement. Le ministère que je remplis m'ordonne de ne pas vous laisser ignorer ce que vous pouvez empêcher. Sachez donc que votre mari entretient une amitié criminelle avec Mme de Fourville.
Elle baissa la tête, résignée et sans force.
– Ich habe eine peinliche Pflicht zu erfüllen, Frau Gräfin, aber ich kann nicht anders. Mein Amt befiehlt mir, vor Ihnen nicht verborgen zu halten, was Sie verhindern können. Wissen Sie also, daß Ihr Gatte eine sündhafte Verbindung unterhalt mit der Gräfin Fourville! Sie senkte ergeben und kraftlos den Kopf.

Deux chevaux étaient attachés aux brancards de la maison roulante. Que pouvait-on craindre par cette tempête? Dès qu'il les eut aperçus, le comte se coucha contre terre, puis il se traîna sur les mains et sur les genoux, semblable à une sorte de monstre avec son grand corps souillé de boue et sa coiffure en poil de bête. Il rampa jusqu'à la cabane solitaire et se cacha dessous pour n'être point découvert par les fentes des planches.
Dort drüben öffnete sich vor ihm das tiefe Thal von Vaucatte. Dort stand eine Schäferhütte, und zwei Pferde waren an die Deichsel des rollenden Hauses gebunden. Bei diesem Wetter hatten die beiden nichts zu fürchten.
Sobald der Graf die Pferde entdeckte, duckte er sich zu Boden und schlich auf Händen und Füßen, wie ein Riesenungetüm, schmutzbedeckt, die Pelzmütze auf dem Kopf, heran.


Tout à coup elle perdit une roue arrachée d'un heurt, s'abattit sur le flanc et se remit à dévaler comme une boule, comme une maison déracinée dégringolerait du sommet d'un mont. Puis, arrivant au rebord du dernier ravin, elle bondit en décrivant une courbe, et, tombant au fond, s'y creva comme un oeuf.
Als sie an den Rand des Hohlwegs kam, sprang sie in die Höhe, beschrieb einen Bogen, stürzte hinab, und zerbrach wie ein Ei.

On accourut; on souleva les débris; on aperçut deux corps. Ils étaient meurtris, broyés, saignants. L'homme avait le front ouvert et toute la face écrasée. La mâchoire de la femme pendait, détachée dans un choc; et leurs membres cassés étaient mous comme s'il n'y avait plus d'os sous la chair.
Man lief herbei, räumte die Trümmer bei Seite und fand zwei Körper. Sie waren zerschlagen, zerbrochen und mit Blut bedeckt. Der Mann hatte die Stirn gespalten und das Gesicht zerschmettert, der Unterkiefer der Frau hing herab, durch einen Aufschlag vom Gesicht abgetrennt, und ihre zerbrochenen Glieder waren weich, als wären keine Knochen darin.

Et bientôt, une carriole passa devant lui, qui portait quelque chose d'étrange.
Elle s'arrêta devant le château, puis entra. C'était cela, oui, c'était Elle;
Und bald kam ein Karren an ihm vorüber, der etwas Seltsames trug. Er hielt vor dem Schloß, fuhr dann hinein.


XI
Elle demeura trois mois dans sa chambre, devenue si faible et si pâle qu'on la croyait et qu'on la disait perdue. Puis peu à peu elle se ranima.
Drei Monate mußte sie das Zimmer hüten. Sie war so schwach und so bleich geworden, daß man sie aufgegeben hatte; dann kam sie allmählich wieder zu Kräften. 

Paul, un matin, le remarqua, et se mit à crier pour aller l'embrasser. On l'y conduisit avec des craintes infinies. Le chien fit fête à l'enfant qui beugla quand on voulut les séparer. Alors Massacre fut lâché et installé dans la maison. Il devint l'inséparable de Paul, l'ami de tous les instants. 
Paul bemerkte ihn eines Morgens und verlangte ihn zu streicheln. Mit unendlicher Angst wurde er hingebracht; der Hund spielte mit dem Kind, das brüllte, wenn man es von ihm trennen wollte. Da ward Massacre losgekettet und ins Hans gelassen. Er war unzertrennlich von Paul und ward sein bester Freund.

Son esprit étroit et fanatique s'adonnait avec passion à l'étude des livres religieux contenant l'histoire des apparitions du Diable sur la terre, les diverses manifestations de son pouvoir, ses influences occultes et variées, toutes les ressources qu'il avait, et les tours ordinaires de ses ruses. Et comme il se croyait appelé particulièrement à combattre cette Puissance mystérieuse et fatale, il avait appris toutes les formules d'exorcisme indiquées dans les manuels ecclésiastiques.
Sein enger, fanatischer Sinn führte ihn zum leidenschaftlichen Studium religiöser Bücher, die Geschichten von Teufelserscheinungen auf Erden enthielten, von der verschiedenen Art, wie der Böse seine Macht zeigte, seine vielen, verschiedenen geheimen Einflüsse, alle Quellen, die er hatte und die gewöhnlichen Liste, die er anwandte. Da Tolbiac meinte, er sei besonders dazu berufen, jene geheimnisvolle, gefährliche Macht zu bekämpfen, hatte er alle Beschwörungsformeln, die in kirchlichen Büchern standen, auswendig gelernt.


Et une inquiétude incessante agitait son âme. Elle se mit à rôder par le pays, se promenant seule avec le chien Massacre pendant des jours entiers, en rêvassant dans le vide. 
Eine unausgesetzte Unruhe quälte sie. Sie begann, umher zu irren und ging ganze Tage lang allein mit dem Hund Massacre spazieren, träumend, in Gedanken verloren.

Mais, un matin, un vieil homme assez mal vêtu demanda en français d'Allemagne:
— Matame la vicomtesse.
Et, après beaucoup de saluts cérémonieux, il tira de sa poche un portefeuille sordide en déclarant: «Ché un bétit bapier bour fous», et il tendit, en le dépliant, un morceau de papier graisseux. Elle lut, relut, regarda le Juif, relut encore et demanda: — Qu'est-ce que cela veut dire?
Eines Morgens erschien ein alter, schlecht gekleideter Mann und fragte, in einem französisch mit deutscher Aussprache, nach der Frau Gräfin.
Nachdem er sich mehrmals verbeugt, zog er eine schmierige Brieftasche hervor und sagte:– Ich habe ein kleines Papierchen für Sie! Damit reichte er ihr ein fettiges Stück Papier, das er auseinander faltete. Sie las, las wieder, blickte den Juden an, las nochmals und fragte:  – Was soll denn das heißen?


...elle courut furtivement, un soir, à la nuit tombante, jusqu'au presbytère, et, s'agenouillant aux pieds du maigre abbé, sollicita l'absolution.
Eines Abends lief sie eilig bei sinkender Nacht zum Pfarrhaus, kniete vor dem mageren Priester nieder und bat um Absolution.

Un soir, comme il réglait les dernières formalités dans le cabinet d'un homme d'affaires, il roula sur le parquet, frappé d'une attaque d'apoplexie.
Eines Abends, als er im Bureau eines Geschäftsmannes die letzten Formalitäten erledigte, fiel er plötzlich von einem Schlaganfall getroffen, zu Boden.

Elle s'éveilla vers le milieu de la nuit. Une veilleuse brûlait sur la cheminée. Une femme dormait dans un fauteuil. Qui était cette femme? Elle ne la reconnaissait pas, et elle cherchait, s'étant penchée au bord de sa couche, pour bien distinguer ses traits sous la lueur tremblotante de la mèche flottant sur l'huile dans un verre de cuisine. Il lui semblait pourtant qu'elle avait vu cette figure. Mais quand? Mais où?

Mitten in der Nacht erwachte sie. Auf dem Kamin brannte ein Nachtlicht, in einem Stuhl saß eine Frau und schlief. Wer war es? Sie erkannte sie nicht, sie beugte sich über den Bettrand, um sie beim zitternden Schein des Nachtlichts, das auf einer Ölschicht in einem Wasserglase brannte, zu erkennen. Es schien ihr, als hätte sie dieses Gesicht schon gesehen. Aber wann? Wo?

Le soleil se leva comme elles causaient encore.
Als die Sonne aufging redeten sie noch immer.


XII

Faible et traînant les jambes comme jadis petite mère, elle sortait au bras de sa servante qui la promenait à pas lents, la sermonnait, la réconfortait avec des paroles brusques et tendres, la traitant comme une enfant malade.
Schwach und den einen Fuß nachschleppend, wie einst Mutting, ging sie am Arm ihrer Dienerin hinaus, die sie langsam spazieren führte, sie ausschalt, dann wieder mit kurzen, aber zärtlichen Worten aufmunterte und sie behandelte wie ein krankes Kind.

Mais le jeune homme, au moment où il passait contre le prêtre, fit tomber brusquement dans l'ornière la roue de sa guimbarde lancée à toute vitesse, et un flot de boue, jaillissant, couvrit l'ecclésiastique des pieds à la tête.
Et Rosalie, radieuse, se retourna pour lui montrer le poing, pendant que le prêtre s'essuyait avec son grand mouchoir.

Der junge Mann lenkte gerade im Augenblick, wo er am Priester vorüber kam, seinen alten Karren, der mit aller Geschwindigkeit angesaust kam, in eine Pfütze, sodaß der Schmutz hoch aufspritzte und den Priester von Fuß bis zu Kopf bedeckte
Rosalie war glückselig darüber, blickte sich um und drohte ihm mit der Faust, während der Pfarrer sich mit seinem großen Taschentuch abwischte.

XIII
La voiture s'arrêta deux heures plus tard devant une petite maison de briques bâtie au milieu d'un verger planté de poiriers en quenouilles, sur le bord de la grand-route.
Zwei Stunden später hielt der Wagen vor einem kleinen Ziegelhaus, das mitten in einem von Birnbäumen bestandenen Obstgarten lag, dicht an der Chaussee.

Massacre vivait également dans une extrême agitation. Il s'était installé, dès le soir de son arrivée, dans le bas du buffet de la cuisine, sans qu'il fût possible de l'en déloger...et, dès que ses deux maîtresses étaient parties se coucher, il se mettait à hurler.
Massacre war immer in großer Erregung. Er hatte sich, schon am Abend ihrer Ankunft, unter das Topfbrett in der Küche gelegt, und es war nun unmöglich, ihn von dort fort zu bringen.
...und sobald seine beiden Herrinnen zu Bett gegangen waren, fing er an zu heulen.

Rosalie, émue, criait: — Au revoir, madame; bon voyage, à bientôt! — Au revoir, ma fille.
Un coup de sifflet partit encore, et tout le chapelet de voitures se remit à rouler doucement d'abord, puis plus vite, puis avec une rapidité effrayante.

»Adieu, Frau Gräfin, glückliche Reise, auf Wiedersehen!« »Adieu Rosalie!«
Es pfiff wieder, und die lange Wagenkette setzte sich in Bewegung, langsam, dann schneller, endlich mit rasender Geschwindigkeit.

Au bout d'une heure environ, elle entrait dans la rue du Sauvage, une sorte de ruelle toute noire. Elle s'arrêta devant la porte, tellement émue qu'elle ne pouvait plus faire un pas.
Il était là, dans cette maison, Poulet.
 Nach etwa einer Stunde kam sie zur Rue du Sauvage, einer Art halbdunklen Gäßchens. Vor der Thür, die die Nummer trug, blieb sie stehen, so bewegt, daß sie nicht einen Schritt mehr thun konnte. In diesem Hause wohnte Poulet.

Enfin, un soir, elle trouva une lettre et deux cents francs. Rosalie disait:
«Madame Jeanne, revenez bien vite, car je ne vous enverrai plus rien. Quant à M. Paul, c'est moi qu'irai le chercher quand nous aurons de ses nouvelles.
«Je vous salue. Votre servante.
«ROSALIE.»
Endlich fand sie eines Abends einen Brief vor und zweihundert Franken. Rosalie schrieb ihr:
»Frau Jeanne! Kommen Sie schnell zurück, denn ich schicke Ihnen nichts mehr. Ich werde, wenn wir Nachricht bekommen, selbst Herrn Paul suchen. Besten Gruß! Ihre Dienerin Rosalie.«


XIV

Alors elle ne sortit plus, elle ne remua plus.
Da ging sie nicht mehr aus und bewegte sich nicht mehr vom Fleck.

La bonne, un matin, entra plus tôt dans sa chambre, et déposant sur sa table de nuit le bol de café au lait: — Allons, buvez vite, Denis est devant la porte qui nous attend. Nous allons aux Peuples parce que j'ai affaire là-bas.

Eines Morgens trat die Dienerin früher ins Zimmer als sonst und stellte den Milchkaffee auf den Nachttisch: »Trinken Sie schnell, Denis erwartet uns vor der Thür, wir müssen nach Les Peuples, ich habe dort zu tun.«

 Au moment où elle allait rentrer dans sa nouvelle demeure, elle aperçut quelque chose de blanc sous la porte; c'était une lettre que le facteur avait glissée là en son absence. Elle reconnut aussitôt qu'elle venait de Paul, et l'ouvrit, tremblant d'angoisse. 
Im Augenblick, als sie in ihre neue Wohnung eintreten wollte, sah sie etwas Weißes unter der Thür leuchten. Es war ein Brief, den der Briefträger in ihrer Abwesenheit darunter geschoben. Sie erkannte sofort Pauls Handschrift und öffnete ihn zitternd.

La carriole allait grand train, le paysan claquant de la langue pour exciter son cheval.
Der Wagen fuhr schnell dahin, der Bauer schnalzte mit der Zunge, um seine Pferde anzutreiben.


Sonntag, 24. November 2019

Guy de Maupassant: UNE VIE, Illustrations de Auguste Leroux, 1. Teil

Auguste Leroux, né Jules Marie Auguste Leroux le à Paris où il est mort le , est un peintre et illustrateur français.
Auguste Leroux eut un grand succès en tant qu’illustrateur des ouvrages de Giacomo Casanova, Joris-Karl Huysmans, Honoré de Balzac, Gustave Flaubert, Stendhal, Anatole France, Jean Lombard… Lithographe, il travaille avec les plus grands graveurs de son époque comme Pierre Gusman, Eugène Decisy, Raoul Serres, Florian, Jules Léon Perrichon… Ses premiers travaux sont empreints de symbolisme et d’Art nouveau mêlés à de nombreuses références mythologiques et à des sujets allégoriques. Ses œuvres plus tardives montrent plus de rigueur classique et une attention pour l’anatomie féminine. (Wikipedia)



I
Jeanne, ayant fini ses malles, s'approcha de la fenêtre, mais la pluie ne cessait pas.
L'averse, toute la nuit, avait sonné contre les carreaux et les toits.

Johanna hatte die Koffer gepackt und trat ans Fenster, aber der Regen hörte noch immer nicht auf, die ganze Nacht hindurch hatte er gegen die Scheiben und auf die Dächer geprasselt.
Jeanne était prête à monter en voiture lorsque la baronne descendit l'escalier, soutenue d'un côté par son mari, et, de l'autre, par une grande fille de chambre forte et bien découplée comme un gars. C'était une Normande du pays de Caux, qui paraissait au moins vingt ans, bien qu'elle en eût au plus dix- huit.

Johanna war bereit, in den Wagen zu steigen, als die Baronin die Treppe herunter kam, auf der einen Seite von ihrem Gatten gestützt, auf der andern von einem großen, schlanken, kräftigen Stubenmädchen gehalten, einer Normannin aus der Gegend von Caux, die aussah wie wenigstens zwanzig Jahre alt, obgleich sie höchstens achtzehn zählte.


Alors elle se leva, et, nu-pieds, nu-bras, avec sa longue chemise qui lui donnait l'aspect d'un fantôme, elle traversa la mare de lumière répandue sur son plancher, ouvrit sa fenêtre et regarda.

Da stand sie auf und schritt barfuß, mit nackten Armen, in ihrem langen Nachthemds das ihr das Aussehen eines Gespenstes gab, auf dem Lichtschein am Boden hin und her, öffnete das Fenster und blickte hinaus.


Comme le gros poisson fatiguait Jeanne, elle lui passa dans les ouïes la canne de son père, dont chacun d'eux prit un bout; et ils allaient gaiement en remontant la côte, bavardant comme deux enfants, le front au vent et les yeux brillants, tandis que la barbue, qui lassait peu à peu leurs bras, balayait l'herbe de sa queue grasse.
Da der große Fisch Johanna zu schwer wurde, steckte sie ihm den Spazierstock des Vaters durch die Kiemen, und jedes packte an einem Ende an. Fröhlich schritten sie dahin, die Küste hinan, schwatzend wie zwei Kinder, während die Butte, die allmählich ihre Arme immer mehr ermüdete, mit ihrem fetten Fischschwanz auf dem Grase schleppte.

II
Une vie charmante et libre commença pour Jeanne. Elle lisait, rêvait et vagabondait, toute seule, aux environs. Elle errait à pas lents le long des routes, l'esprit parti dans les rêves; ou bien, elle descendait, en gambadant, les petites vallées tortueuses, dont les deux croupes portaient, comme une chape d'or, une toison de fleurs d'ajoncs.
Für Johanna begann jetzt ein reizendes, freies Leben. Sie las, träumte und durchstreifte ganz allein die Umgebung. Langsam ging sie auf den Landwegen spazieren, in Gedanken verloren, oder sie lief das gewundene kleine Thälchen hinab, das beide Höhenrücken trennte und wie eine goldene Kappe einen Überzug von Stechginster trug.
Dès que la fraîcheur de la nuit s'était dissipée, elle descendait, appuyée sur le bras de Rosalie, enveloppée d'une mante et de deux châles, et la tête étouffée d'une capeline noire que recouvrait encore un tricot rouge.
 Sobald der Nachttau verschwunden war, kam sie herab, auf Rosalies Arm gestützt, in einen Mantel und in zwei Shawls gewickelt, den Kopf mit einer schwarzen Kapuze bedeckt, worüber sie noch eine rote Mütze gezogen hatte.

Il salua de loin, prit un air souriant, salua de nouveau quand il fut à trois pas et s'écria:
— Eh bien, madame la baronne, comment allons-nous?
C'était le curé du pays.

Er grüßte von weitem, lächelte, grüßte wieder, als er auf drei Schritte herangekommen war, und rief:
– Nun Frau Baronin, wie geht es denn? Es war der Pfarrer des Ortes.
 
Le baron l'accompagna. Ils se promenaient lentement tout le long de la façade blanche du château pour revenir ensuite sur leurs pas.
Der Baron begleitete ihn. Langsam schritten sie die lange, weiße Fassade des Schlusses ab, um denselben Weg wieder zurück zu machen.

III
Elles l'attendirent après l'office, afin de l'inviter à déjeuner pour le jeudi.
Nach dem Gottesdienst erwarteten sie ihn, um ihn für Donnerstag zum Frühstück zu laden.

Comme ils se trouvaient sur la plage, un soir, le père Lastique les aborda, et, sans quitter sa pipe, dont l'absence aurait étonné peut-être davantage que la disparition de son nez, il prononça:
— Avec ce vent-là m'sieu l'baron, y aurait d'quoi aller d'main jusqu'Étretat, et r'venir sans s'donner d'peine.
Als sie eines Abends am Strande waren, trat der alte Lastique auf sie zu und sagte, die Pfeife im Munde, ohne die man ihn sich schwerer vorstellen konnte, als ohne Nase:
– Herr Baron, bei so 'ner steifen Briese könnten wir morgen nach Etretat fahren und kämen auch bequem wieder zurück.
 
..la table les fit bavards, et bavards comme des écoliers en vacances.
Bei Tisch fingen sie nun an zu sprechen und schwatzten wie die Kinder in den Ferien.

Le curé, entre les deux enfants de choeur, s'en vint à l'un des bouts de l'embarcation...
Der Pfarrer trat mit den beiden Chorknaben an das eine Ende des Bootes,...


Jeanne et Julien allèrent jusqu'au bosquet, entrèrent dans les petits chemins touffus; et tout à coup il lui saisit les mains: — Dites, voulez-vous être ma femme?
Elle baissa encore la tête; et comme il balbutiait: «Répondez, je vous en supplie!» elle releva ses yeux vers lui, tout doucement; et il lut la réponse dans son regard.
 


Johanna und Julius gingen in den Park hinaus und verloren sich in den kleinen Wegen; plötzlich nahm er ihre Hand: – Wollen Sie meine Frau werden?
Sie hielt den Kopf gesenkt, aber als er stammelte: – Bitte, bitte, antworten Sie – schlug sie ganz langsam zu ihm die Augen auf, und er las die Antwort in ihren Blicken.

IV


..ou bien assis sur le talus au fond du  bosquet devant la lande sauvage.
...oder saßen im Park am Grabenrande, vor ihnen die wilde Haide.



Jeanne tot à coup aperçut dans le cadre de la fenétre la silhouette de la vieille fille que dessinait la clarté de la lampe.
Johanna bemerkte plötzlich am Fenster die Gestalt der alten Jungfer, von der Lampe hinter ihr hell abgezeichnet; da sagte sie: – Da sieh mal, Tante Liese sieht uns zu.



Au-dehors, sous les pommiers de la première cour, le bal champêtre commençait. Par la fenêtre ouverte on apercevait toute la fête. Des lumignons pendus aux branches donnaient aux feuilles des nuances de vert-de-gris. Rustres et rustaudes sautaient en rond en hurlant un air de danse sauvage qu'accompagnaient faiblement deux violons et une clarinette juchés sur une grande table de cuisine en estrade.
Draußen unter den Apfelbäumen begann der ländliche Tanz, durch das offene Fenster übersah man das ganze Fest. An den Zweigen hingen Papierlaternen und beleuchteten die Blätter graugrün. Bauern und Bauermädchen drehten sich im Kreis und brüllten eine Art wüster Tanzweise, die schwach von den Klängen zweier Violinen und einer Klarinette, die man auf einen Küchentisch als erhöhtes Orchester gesetzt hatte, begleitet wurde.




Alors, doucement, il lui prit la main qu'il baisa, et, s'agenouillant auprès du lit comme devant un autel, il murmura d'une voix aussi légère qu'un souffle: — Voudrez-vous m'aimer?
Da nahm er behutsam ihre Hand und küßte sie, er kniete vor ihrem Bett, wie vor einem Altar, nieder und sagte kaum hörbar: – Willst Du mich lieb haben?



Quand il eut fini sa toilette, il aida gentiment sa femme en tous les menus détails de la sienne, ne permettant pas qu'on appelât Rosalie.
Er stand zuerst auf; als er sich angezogen hatte, half er artig seiner Frau bei allen Einzelheiten ihres Anzugs und erlaubte nicht, daß sie Rosalie rief.


Quatre jours plus tard arriva la berline qui devait les emporter à Marseille.
Vier Tage später kam der Reisewagen, der sie nach Marseille bringen sollte.

Ce long voyage au pas énervait Jeanne. — Courons un peu, dit-elle.Et elle lança son cheval. Puis comme elle n'entendait pas son mari galoper près d'elle, elle se retourna et se mit à rire d'un rire fou en le voyant accourir, pâle, tenant la crinière de la bête et bondissant étrangement. Sa beauté même, sa figure de beau cavalier rendaient plus drôles sa maladresse et sa peur.
Das lange Schrittreiten machte Johanna fast ungeduldig. – Wir wollen etwas schneller reiten, sagte sie und trieb ihr Pferd an; aber als sie ihren Mann nicht neben sich galoppieren hörte, drehte sie sich um und fing sofort laut an zu lachen, als sie ihn in langen Sätzen herankommen sah, totenbleich, die Hände in der Mähne des Pferdes fest gekrallt. Bei seinem guten Aussehen, seiner schönen ritterlichen Gestalt, war seine Ungeschicklichkeit und Angst um so komischer.


De grandes et belles filles, aux reins élégants, aux mains longues, à la taille fine, singulièrement gracieuses, formaient un groupe auprès d'une fontaine.
An einem Brunnen standen große, schöne, schlanke Mädchen mit länglichen Händen, seiner Taille, wundervoll graziös. Julius rief ihnen guten Abend zu. Sie antworteten in singendem Ton in der harmonischen Sprache ihres ehemaligen Vaterlandes.

— C'est pour tuer mon beau-frère.
Et, souriant, elle déroula vivement les bandes qui enveloppaient sa chair ronde et blanche, traversée de part en part d'un coup de stylet presque cicatrisé.

– Ich will meinen Schwager totschießen.
Und lächelnd löste sie die Binde vom Arm, den sie nicht benutzte und zeigte ihr rundes, weißes Fleisch, das an mehreren Stellen von Dolchstichen durchbohrt war.


Il ne la laissa pas achever. — Oui, parfaitement. Que ce soit dans ta poche ou dans la mienne, qu'importe, du moment que nous avons la même bourse. Je ne t'en refuse point, n'est-ce pas, puisque je te donne cent francs.
Er ließ sie nicht ausreden: – Ja gewiß, ob ich es habe, oder ob Du es hast, ist doch ganz gleich, da wir doch eine Kasse haben. Ich schlage Dir ja nichts ab, ich gebe Dir ja hundert Franken.

VI 


Devant la barrière blanche aux piliers de brique, la famille et les domestiques attendaient.
Vor dem weißgestrichenen Eingangstor, das in zwei Ziegelpfeilern hing, erwarteten die Familie und die Dienstboten das junge Paar.

Jeanne allait et venait à pas lents dans l'avenue de petite mère, le long de la ferme des Couillard. Quelque chose l'appesantissait comme le pressentiment des longs ennuis de la vie monotone qui commençait.
Mit langsamen Schritten ging Jeanne Muttings Allee längs des Hofes der Couillard entlang. Etwas lastete auf ihr, bedrückte sie, wie das Vorgefühl der Langenweile, ihres einförmigen Lebens, das nun begann.


Jeanne s'habilla, sortit, et, pour faire quelque chose, alla voir les fermiers.
Les Martin levèrent les bras, et la maîtresse l'embrassa sur les joues; puis on la contraignit à boire un petit verre de noyau.
Johanna kleidete sich an und besuchte, um etwas vorzunehmen, die Pächtersleute.
Martins hoben bei ihrem Anblick erfreut und erstaunt die Arme, und die Frau küßte sie auf die Wangen, dann mußte sie ein Glas Kirsch annehmen. Nun ging sie zum andern Meierhof.


Bientôt, le père Simon, qui se rendait au potager avec sa bêche sur l'épaule, s'arrêta lui-même pour considérer le travail; et l'arrivée de Bataille ayant pénétré dans les deux fermes, les deux fermières ne tardèrent point à se présenter. Elles s'extasiaient, debout aux deux côtés de la baronne, répétant: — Faut d'l'adresse tout d'même pour fignoler ces machines-là.
Bald blieb auch der alte Simon, der mit der Hacke auf dem Rücken in den Gemüsegarten ging, stehen, um der Arbeit zuzusehen, und da die Ankunft des Malers Bataille in den Pachthöfen bekannt geworden, so sammelte sich bald ein Kreis von Zuschauern. Sie standen zu beiden Seiten der Baronin und riefen immer begeistert aus: – O das ist aber 'ne große Kunst, so fein zu malen.



...quand elle aperçut Marius, la face ensevelie dans son chapeau à cocarde, dont son nez seul limitait la descente, et les mains disparues dans la profondeur des manches, et les deux jambes enjuponnées dans les basques de sa livrée, dont ses pieds, chaussés de souliers énormes, sortaient étrangement par le bas; et quand elle le vit renverser la tête en arrière pour regarder, lever le genou pour faire un pas, comme s'il allait enjamber un fleuve, et s'agiter comme un aveugle pour obéir aux ordres, perdu tout entier, disparu dans l'ampleur de ses vêtements, elle fut saisie d'un rire invincible, d'un rire sans fin.

Als sie aber dann Marius gewahrte, das Gesicht vergraben in dem Kokardengeschmückten Cylinder dessen gänzliches Herabgleiten nur durch die Nase verhindert wurde, gewahrte, wie seine Hände in den Ärmeln ganz verschwanden und seine Beine in den, ihn wie ein Frauenrock umstießenden Rockschößen, sodaß nur die Füße, in mächtigen Stiefeln steckend, ganz eigentümlich unten heraus guckten, gewahrte, daß er den Kopf zurück biegen mußte, um etwas zu sehen und das Knie heben, um einen Schritt zu machen, als wollte er einen Fluß überschreiten, gewahrte, wie er herum stolperte wie ein Blinder, um den Befehlen nach zu kommen, da er ganz verschwand und unterging in der Weite seines Anzugs, packte sie ein unwiderstehliches Lachen, das gar kein Ende nehmen wollte.

Enfin, une des hautes portes tourna, découvrant le vicomte et la vicomtesse de Briseville.
Eine der großen Thüren öffnete sich, und Vicomte und Vicomtesse von Briseville erschienen.


Les jambes embarrassées dans la jupe flottante de sa livrée, aveuglé par sa coiffure qui chavirait sans cesse, agitant ses manches comme des ailes de moulin, pataugeant dans les larges flaques d'eau qu'il traversait éperdument, trébuchant contre toutes les pierres de la route, se trémoussant, bondissant et couvert de boue, Marius suivait la calèche de toute la vitesse de ses pieds.
Die Beine in die fliegenden Schöße seiner Livrée verwickelt, blind gemacht durch den Hut, der unausgesetzt hin und herschwankte, die Ärmel wie ein paar Windmühlenflügel drehend, in die dicksten Pfützen platschend die er ohne Überlegung durchschritt, über jeden Stein im Wege stolpernd, und sich über und über mit Dreck bespritzend, lief Marius, so schnell ihn seine Füße trugen, dem Wagen nach.


Le soir tombait et les pêcheurs s'en venaient par groupes au Perret, marchant lourdement, avec leurs grandes bottes marines, le cou enveloppé de laine, un litre d'eau-de-vie d'une main, la lanterne du bateau de l'autre.
Und die Fischer kamen in Gruppen ans Ufer, schwer einherschreitend in ihren mächtigen Seemannsstiefeln, ein Tuch um den Hals, die Schnapsflasche in der einen Hand und in der andern die Laterne ihres Schiffes.


Alors, d'une voix résignée, elle dit: — Ça n'est pas toujours gai, la vie.Le baron soupira:        — Que veux-tu, fillette, nous n'y pouvons rien.
Da sagte sie mit trauriger Stimme: – Das Leben ist nicht immer heiter! Der Baron seufzte: – Ja, Kleine, wir können es nicht ändern.

VII



Les cartes entrèrent alors dans la vie des jeunes gens. Chaque jour, après le déjeuner, Julien, tout en fumant sa pipe et se gargarisant avec du cognac dont il buvait peu à peu six à huit verres, faisait plusieurs parties de bésigue avec sa femme.
Nun begannen im Leben der jungen Leute die Karten eine Rolle zu spielen. Jeden Tag spielte Julius, die Pfeife dabei schmauchend und Cognac trinkend, – er war jetzt allmählich auf sechs bis acht Glas täglich gekommen – mit seiner Frau Bésigue.


La petite servante, livide, les yeux hagards, était assise par terre, les jambes allongées, le dos appuyé contre le bois du lit.
Das Mädchen saß mit starren Augen, totenblaß an der Erde, die Beine ausgestreckt, den Rücken gegen die Bettwand gestemmt.


Alors, Jeanne, un matin, la fit asseoir, lui tint les mains et, la traversant de son regard: - Voyons, ma fille, dis-moi tout.
Da nahm sie Jeanne eines Morgens vor, ließ sie hinsetzen, ergriff ihre Hände und blickte ihr in die Augen: – Nun Rosalie, nun sag mir alles!


 À la lueur du feu agonisant, elle aperçut, à côté de la tête de son mari, la tête de Rosalie sur l'oreiller.
Beim erlöschenden Feuer im Kamin sah sie neben dem Kopf ihres Mannes den Kopf Rosaliens in den Kissen.



Dans le trou sombre devant elle la mer, invisible et muette, exhalait l'odeur salée de ses varechs à marée basse. Elle demeura là longtemps, inerte d'esprit comme de corps; puis, tout à coup, elle se mit à trembler, mais à trembler follement comme une voile qu'agite le vent. Ses bras, ses mains, ses pieds secoués par une force invincible palpitaient, vibraient de sursauts précipités; et la connaissance lui revint brusquement, claire et poignante.
  In dem dunklen Raum vor ihr strömte das unsichtbare, stille Meer den Salzduft des Seetangs bei Ebbe aus. Dort blieb sie lange liegen, gelähmt an Geist und Herz, dann fing sie plötzlich an zu zittern am ganzen Körper, wie ein Segel, das im Winde flattert, ihre Arme und Hände flogen, ihre Füße bebten, durch eine unbesiegliche Gewalt hin und her geschlagen, klappten und fuhren zusammen, und plötzlich kam ihr klar und bitter die Besinnung wieder.



 Alors elle retomba mollement dans la neige; et elle ne se sauva plus quand Julien et le père Simon, suivis de Marius qui tenait une lanterne, la saisirent par les bras pour la rejeter en arrière, tant elle était près du bord.
Da fiel sie weich in den Schnee zurück, und als Julius und der alte Simon, von Marius gefolgt, der eine Laterne hielt, sie bei den Armen packten und sie zurückrissen, weil sie so nahe am Abgrunde lag, da wehrte sie sich nicht mehr.

Mais la porte du fond s'ouvrit. Rosalie, éperdue, larmoyant, refusait d'entrer, cramponnée à l'encadrement, et poussée par le baron. Impatienté, il la jeta d'une secousse dans la chambre. Alors elle se couvrit la face de ses mains et resta debout, sanglotant.
Die Tür ging auf, Rosalie erschien, verzweifelt heulend, sie weigerte sich, herein zu kommen, und klammerte sich am Thürrahmen fest. Der Baron wurde ungeduldig und schleuderte sie mit einem Stoß ins Zimmer. Da blieb sie, die Hand vor das Gesicht geschlagen, schluchzend stehen.


Comme il sortait, il rencontra tante Lison qui venait voir sa malade. Elle ne s'aperçut de rien; on ne lui dit rien et elle ne sut rien, comme toujours.
Als er hinaus ging, begegnete er Tante Lieschen, die nach ihrer Kranken sehen wollte. Sie merkte nichts, man sagte ihr nichts, sie erfuhr nichts, wie immer.